Les péripéties de Mark Karpelès, ancien PDG de la plateforme d’échange de Bitcoin Mt. Gox, continuent ! En effet, le 11 juin dernier, le juge de la cour d’appel a rejeté l’appel de Mark Karpelès. Il confirme que ce dernier est bien « coupable de manipulation de données électroniques, mais pas de détournement de fonds. »
Un petit retour en arrière est de rigueur
En 2014, rappelez-vous, Mt. Gox, plateforme leader d’échange de Bitcoins faisait faillite. Cette ancienne plateforme de cartes Magix venait de vivre le piratage le plus important dans le monde du Bitcoin. 850 000 Bitcoins s’étaient volatilisés, une modique somme estimée à l’époque à 20 millions d’euros. Mais comment Mark Karpelès, ce Français âgé de 34 ans, peut-il être encore au centre de la plus grande escroquerie numérique ?
En plongeant au cœur de cette affaire judiciaire, ce cyberbraquage et ses conséquences sont à la limite entre fiction et réalité.
Qui est Mark Karpelès ?
Pour ce Français, émigré au Japon, tout a commencé il y a bien longtemps. Initié à la programmation informatique à l’âge de 4 ans par sa mère, Mark Karpelès est rapidement devenu le geek passionné de code, d’informatique et… de chats. Mais, on ne va pas vous en dire plus ! Pour découvrir ce personnage atypique, Wall of Traders vous conseille fortement de lire : J’ai vendu mon âme en Bitcoins de Jake Adelstein. Vous comprendrez pourquoi l’ancien PDG se bat toujours avec la justice japonaise et pourquoi cette affaire est bien plus complexe qu’une simple histoire de fraude.
“J’ai été journaliste judiciaire pendant un quart de siècle au Japon, donc tout ceci est douloureusement familier pour moi. Voilà comment ça marche dans ce pays.
Lorsque la police vous arrête, elle s’attend à ce que vous passiez aux aveux. Si vous n’obtempérez pas, vous êtes arrêté encore et encore. Plus vous attendez, plus la liste des chefs d’inculpation s’allonge plus la police peut vous garder en détention provisoire pour vous interroger.”
« J’ai vendu mon âme en Bitcoins » de Jack Adelstein
Paru en 2019, ce roman vous plonge dans une enquête judiciaire des plus étonnantes : des fédéraux corrompus, des libertariens un peu trop idéalistes et des hommes d’affaires prêts à tout. Mais, surtout, vous pourrez enfin mettre un nom sur toutes ces personnalités qui gravitent dans l’univers de la cryptomonnaie : le “Dieu du Bitcoin”, Satoshi Nakamoto, Jed McCaleb créateur de la cryptomonnaie Ripple, Ross Ulbircht, fondateur de Silk Road “Route de la soie”, Roger Ver, etc.
“Si l’on considère les Bitcoins comme un phénomène religieux, ce que bien des gens sont enclins à faire, alors on peut dire que Sathoshi Nakamoto en est le Dieu — absent et précaire, mais Dieu néanmoins. Roger Ver, qui a lancé un grand nombre des start-up ayant démocratisé les monnaies virtuelles mérite son surnom de Bitcoin Jesus, tandis que Mark Karpelès jouerait le rôle de Paul, Marc, Mathieu et Luc tout à la fois — il est l’apôtre.”
L’univers du Bitcoin en 229 pages
Spécialiste des affaires criminelles du pays insulaire et des yakuzas, Jake Adelstein nous raconte étape par étape l’histoire de MT Gox, du dark web, de la police japonaise, du FBI et de ce premier cyberbraquage de Bitcoins. Il nous confie aussi sa première rencontre avec la cryptomonnaie. Né suite à une collaboration avec la journaliste suisse Nathalie Stucky, “J’ai vendu mon âme en Bitcoins” est une belle mise en bouche sur l’histoire du Bitcoin, sur ses dangers, mais aussi sur son impact dans notre société.
“Tous les médias devinrent obsédés par les Bitcoins. Le 6 mars 2014, le magazine américain Newsweek, qui venait tout juste de faire peau neuve, publia en une un article intitulé : ‘L’homme derrière les Bitcoins’. Ils prétendaient avoir mis la main sur le légendaire créateur des monnaies virtuelles et s’être entretenus avec lui, à son modeste domicile dans la banlieue de Los Angeles”.
Curieux ou avides d’histoires étonnantes et déroutantes, plongez-vous dans ce bouquin et laissez-vous entraîner par ce journaliste américain. Vous ne deviendrez certainement pas un spécialiste de la blockchain, mais vous en apprendrez plus sur le monde de la cryptomonnaie, la culture geek et libertaire et aussi sur ce cyberbraquage dont on risque de parler encore longtemps…
“Le Bitcoin entrait dans la cour des grands”.
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